La chaîne se grippe : les personnes sans-abri restent captives de l’hébergement d’urgence, le logement social plafonne. Le ministre délégué au logement, Patrice Vergriete, annonçait, le 8 janvier, une enveloppe de 120 millions d’euros supplémentaires pour l’hébergement d’urgence. Cette somme correspondrait à 10 000 places supplémentaires, selon la Fondation Abbé Pierre. Stéphane Martin, directeur régional de l’association, se dit « satisfait » de cet effort, mais le trouve encore « insuffisant ».
Le Télégramme a obtenu auprès de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) l’évolution du nombre d’hébergement d’urgence de 2017 à aujourd’hui (tableau ci-contre). Devant ces chiffres, le responsable Bretagne de la Fondation Abbé Pierre réagit : « Après une accélération pendant la pandémie, il y a une stabilisation, dans un contexte où les gens n’arrivent pas à sortir de l’hébergement d’urgence. »
La nuitée d’hôtel, variable d’ajustement
La rotation n’est plus assurée dans le parc de logement social. « C’est du jamais vu », répète à plusieurs reprises Pauline Urien, directrice de l’association régionale des organismes d’HLM de Bretagne. 7 % des locataires ont libéré leur logement l’année dernière. « Pour qu’un parc vive bien, il faut une rotation de 13 % », estime-t-elle. Les places ne se libèrent plus, les listes d’attente s’allongent. En 2023, 98 000 personnes attendaient d’avoir un logement social en Bretagne, contre 68 000, en 2018.
« Le choix d’ouvrir des chambres d’hôtel compense le manque de décisions fortes sur les constructions de places pérennes d’hébergement », énonce Pauline Urien. Ces nuitées représentent près d’un tiers de l’offre d’hébergement d’urgence. Quand les places viennent à manquer au 115, il faut aller les chercher dans le parc hôtelier, selon le représentant de la Fondation Abbé Pierre : « Ça a un effet pervers, parce que, quand les températures redeviennent plus clémentes, ces places sont supprimées. C’est la gestion de l’hébergement au thermomètre. »
Des taux d’intérêt multipliés par six
Les places en centre d’hébergement et de réinsertion sociale ne progressent pas. « Le gouvernement ne veut pas en construire davantage, leur objectif est de construire de nouveaux logements. Mais nous n’en produisons pas assez », assure Stéphane Martin. La faute aux taux d’intérêt des prêts pour construire ces habitations. Le taux est indexé sur celui du livret A. « En 18 mois, il a été multiplié par six, il faut revoir tous les plans de financement », explique Pauline Urien.
Les baisses de loyers venues compenser la baisse de 5 euros des APL ont également fait un trou dans la caisse. « Sur ces trois dernières années, nous avons encaissé 156 millions d’euros en moins en Bretagne. Moins de trésorerie veut dire moins d’investissement, enchaîne-t-elle. Et ces millions d’euros, c’est entre 5 000 et 5 600 logements non construits sur cinq ans dans le parc breton. »
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