La Réserve fédérale américaine a annoncé qu’elle maintiendrait ses taux d’intérêt, alors qu’une grande partie de l’Europe augmenterait les leurs.
La Réserve fédérale américaine a choisi de maintenir son taux d’intérêt de référence, marquant la deuxième fois en trois réunions qu’elle choisit de maintenir ses taux inchangés.
La décision, annoncée à l’issue d’une réunion mercredi, laisse présager un changement de position de la Fed, à mesure qu’elle relâche progressivement sa lutte contre l’inflation sur fond de signes d’atténuation des pressions sur les prix.
Les décideurs de la Fed ont également indiqué qu’ils prévoyaient de relever les taux une fois de plus cette année et envisageaient que leur taux directeur reste plus élevé en 2024 que la plupart des analystes ne l’avaient prévu.
Mais à la fin de leur dernière réunion politique, les 19 membres du comité de fixation des taux de la Fed ont exprimé un optimisme croissant quant à leur capacité à ralentir l’inflation jusqu’à leur objectif de 2% sans provoquer de profonde récession.
Depuis qu’elle a atteint un sommet d’une année sur l’autre de 9,1 % en juin 2022, l’inflation à la consommation aux États-Unis est tombée à 3,7 %. La dernière décision de la Fed a maintenu son taux de référence à environ 5,4 %, résultat des 11 hausses de taux qu’elle a déclenchées à partir de mars 2022.
Que prédit-on pour l’avenir ?
Les responsables de la Fed prévoient de réduire les taux d’intérêt seulement deux fois l’année prochaine, soit moins que les quatre réductions de taux qu’ils avaient prévues en juin. Ils prévoient que leur taux directeur à court terme sera toujours de 5,1 % à la fin de 2024, soit un niveau supérieur à celui de la Grande Récession de 2008-2009 jusqu’en mai de cette année.
Pourtant, l’une des raisons pour lesquelles ils ont probablement réduit le nombre de baisses de taux attendues pour 2024 est positive : ils pensent qu’une récession, qui nécessiterait de multiples réductions de taux pour soutenir l’économie, est moins probable.
L’approche adoptée actuellement par la Fed en matière de hausse des taux reflète une prise de conscience du fait que les risques pour l’économie d’une augmentation trop élevée des taux sont croissants. Auparavant, les responsables s’étaient davantage concentrés sur les risques liés à un manque d’action pour ralentir l’inflation.
En générant des taux d’intérêt nettement plus élevés dans l’ensemble de l’économie, la Fed a cherché à ralentir les emprunts – pour les maisons, les voitures, la rénovation des maisons, les investissements des entreprises, etc. – pour contribuer à alléger les dépenses, modérer le rythme de la croissance et freiner l’inflation.
Pas encore sorti du bois
Bien que de nets progrès en matière d’inflation aient été réalisés, les prix de l’essence ont de nouveau augmenté, atteignant une moyenne nationale de 3,88 dollars (3,64 euros) le gallon mardi. Les prix du pétrole ont bondi de plus de 12 % au cours du mois dernier seulement.
Même si l’inflation globale a diminué, les coûts de certains services – de l’assurance automobile et des réparations automobiles aux services vétérinaires et salons de coiffure – continuent d’augmenter plus rapidement qu’avant la pandémie. Pourtant, les données les plus récentes vont dans la direction souhaitée par la Fed.
Certains facteurs menacent de relancer l’inflation, d’affaiblir l’économie, ou les deux. La hausse des prix du pétrole, par exemple, rend l’essence de plus en plus chère. Si cette tendance se poursuivait, cela aggraverait l’inflation et laisserait aux consommateurs moins d’argent à dépenser.
En Europe, une approche mixte
Alors que les États-Unis ont choisi de maintenir leurs taux d’intérêt, d’autres pays européens les ont augmentés. La banque centrale de Norvège a annoncé qu’elle augmenterait à nouveau son taux d’intérêt, jusqu’à 4,25 %, soit une augmentation de 0,25 %, la treizième fois en deux ans.
De même, la Banque centrale européenne (BCE), les banques nationales de Suède et du Danemark ont annoncé des hausses similaires lors des annonces faites la semaine dernière. La Suisse est toutefois restée ferme et a gelé son taux directeur à 1,75%.
La Banque d’Angleterre est sur le point d’annoncer sa décision en matière de taux d’intérêt. Compte tenu du léger recul de l’inflation au Royaume-Uni en août, des surprises pourraient encore être réservées.
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