Axée sur la recherche d’emploi des travailleurs expérimentés, la zone de l’organisme d’aide à l’emploi APE subit, elle aussi, les aléas de la pénurie de main-d’œuvre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Cette année, le nombre d’entreprises présentes dans la zone emploi est passé de 40 à 15. Pourtant, lors de la première édition, plus de 80 % des entreprises étaient prêtes à revenir l’année suivante.
Comme plusieurs, Éric doit retourner sur le marché de travail. Pour lui, il s’agit d’une nécessité. Âgé de 53 ans, il doit retourner travailler pour subvenir aux besoins de sa famille.
Dans six mois, sa femme prendra sa retraite. Après 35 ans dans le milieu hospitalier, elle pourra donc rester à la maison et s’occuper de leur fille atteinte du trouble de l’autisme.
Âgée de 19 ans, sa fille nécessite une présence constante au domicile familial. «Je ne suis pas prêt d’arrêter de travailler.»
— Éric, à la recherche d’un emploi
Ayant travaillé plus de 35 ans dans le secteur de l’alimentation, il recherche «autre chose» auprès de la zone emploi. Potentiellement, dans le secteur du transport ou des finances. Sur place, il a été étonné de voir l’ampleur de l’événement et le nombre de kiosques. «Je ne m’attendais pas à ça», poursuit-il.
Lors du passage du Soleil samedi avant-midi, des centaines de participants déambulaient entre les kiosques, et ce, moins d’une heure après l’ouverture du salon.
Recrutement difficile
Depuis sa création, en 2012, le salon de la FADOQ reçoit des milliers de personnes au Centre de foires de Québec. Jusqu’à dimanche, de 10 h à 16 h 30, les intéressés peuvent visiter des centaines de kiosques et écouter diverses conférences.
À l’occasion de la deuxième édition de la zone emploi, le recrutement a été un défi, selon Jessica Rioux, coordinatrice de l’APE. «On observe un changement au niveau du marché du travail», explique-t-elle.
«L’année passée, ça été super facile de combler les 40 kiosques, même qu’on avait d’autres gens qui auraient voulu être là.»
— Jessica Rioux, coordinatrice de l’APE
«L’intérêt était là, mais il n’y a pas de postes», poursuit Mme Rioux.
Vendredi, plus de 700 personnes sont entrées dans la zone emploi. La coordonatrice de l’APE estimait samedi que 2000 personnes devraient avoir visité l’espace, au terme des deux premières journées.
Elle estime également que le nombre d’embauches serait similaire à celui de l’année dernière. Lors de la première édition, environ 150 postes ont été comblés. Plus de 100 CV ont été remis au Salon de la FADOQ, en plus des demandes effectuées en ligne.
Une solution à la pénurie de main-d’œuvre ?
Pour Michel Beaumont, directeur général de la FADOQ régions de Québec et Chaudière-Appalaches, les travailleurs d’expériences «font partie de la solution à la pénurie de main-d’œuvre».
«Les aînés, c’est des employés qui sont fiables et expérimentés, en réalité c’est une mine d’or dans une entreprise.»
— Michel Beaumont, directeur général de la FADOQ régions de Québec et Chaudière-Appalaches
La zone emploi offre des opportunités d’emplois à temps partiel, à temps plein et des séances de bénévolat. Les intéressés peuvent apporter leur CV directement sur place ou envoyer leur demande en ligne.
Plusieurs raisons expliquent le retour des aînés sur le marché de l’emploi, selon M Beaumont. L’engagement social et les besoins financiers seraient les deux raisons principales.
Pour le directeur général, les travailleurs d’expériences sont disponibles, ponctuels et munis d’une expérience riche. Un atout pour les entreprises.
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